Faculté des Beaux-Arts, ou quand la technologie et la créativité ne font plus qu’un

Honnêtement, combien d’entre vous ont pris la faculté des Beaux- Arts pour une école de coloriage ?
Les gens étroits d’esprits s’amusent à critiquer le long et dur travail que les étudiants en Beaux-Arts s’acharnent à effectuer. Ils traduisent en réalité l’immatériel qui devient tangible et concret. Le doyen de l’Académie Libanaise des Beaux-Arts m’a éclairé à ce sujet et m’a révélé clairement toutes les étapes par lesquelles les étudiants passent pour pouvoir réussir et même exceller dans le domaine artistique. Voici les détails les plus importants aux élèves souhaitant se spécialiser dans ce domaine.
Pour commencer, les critères d’admission dans la faculté des Beaux-Arts diffèrent légèrement de ceux des autres spécialisations. Les élèves ayant décrochés leurs baccalauréats scolaires n’ont pas à présenter un examen ‘’SAT’’, exception faite de ceux qui appliquent pour rejoindre le domaine de l’architecture. De plus, le ‘’SAT’’ dans ses 2 niveaux (1 et 2) est rigoureusement obligatoire à tous les élèves de nationalités étrangères qui devront aussi se charger d’une année supplémentaire ‘’Freshman’’.
Les universités requièrent également un test en Anglais ‘’TOEFL’’, un baccalauréat scolaire et un test en langue arabe sont requis et leurs dates seront précisées par l’université. Ce dernier test d’arabe est essentiel vu que certains cours sont donnés en langue arabe. Les élèves internationaux non arabes peuvent substituer ces cours par des cours humanitaires enseignés en anglais. On arrive finalement au dernier mais plus important des éléments pré-requis:
l’interview. Cette dernière permet de mieux connaître l’élève, sa motivation, d’évaluer ses qualités personnelles ainsi que ses talents de communication dans ce domaine.

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Les Beaux-Arts se divisent en 4 types principaux : Architecture Intérieure, Décoration Graphique, Architecture et Graphiques Informatives ainsi que Médias Interactives, cette dernière est une nouvelle spécialisation offerte uniquement par l’Université de Balamand qui concerne essentiellement le développement artistique des pages électroniques et leurs formats.
Une fois admis, les élèves auront tout le poids des projets sur leurs épaules, mais une fois ces derniers accomplis et accrochés aux murs des couloirs d’une façon visible à tout le monde, la fatigue et l’essoufflement se dissiperont pour laisser place à la satisfaction du travail accompli.
Les élèves de première année devront travailler d’arrache pied pour pouvoir garantir une moyenne générale de 80% afin d’être admis en deuxième année.
Durant le premier semestre de sa seconde année, l’élève devra venir à bout d’un projet afin de pouvoir avancer au semestre suivant, ce projet sera supervisé par les professeurs qui jugeront ensuite si l’élève en question a les compétences requises pour pouvoir avancer dans ses études.
En cas d’échec, l’étudiant est prié de refaire le semestre et de présenter un autre projet. 115 crédits sont requis pour décrocher une licence en Beaux-Arts, à l’exception d’un diplôme en architecture qui en nécessite 158. En ce qui concerne les études de master, un projet devra être présenté devant un jury qui doit lui donner son approbation afin que l’étudiant puisse décrocher son diplôme en master. Pour le master 45 crédits supplémentaires sont demandés pour les étudiants en architecture , 56 pour ceux en architecture
d’interieur et 60 en ce qui concerne les arts graphiques et autres spécialités.

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Un dernier détail important: les diplômes de la faculté des Beaux-Arts sont attestés et approuvés par le ministre de l’éducation supérieure sans que les élèves n’aient besoin d’une quelconque equivalence pour n’importe quel futur emploi.
Si on effectue un tour d’horizon des carrières potentielles qui s’offrent aux diplômés en Beaux- Arts, on en trouve une variété assez satisfaisante.
Le nouveau diplômé peut s’offrir le luxe de choisir le travail qui lui convient. Il a le choix entre un travail partiel ou à plein temps, dans une usine ou dans un centre commercial, dans la publication ou la commercialisation.
Bref, le choix est sans limites, l’art aussi. Les diplômés en licence touchent entre 700 et 1200$ par mois, tandis que ceux en master en touchent entre 1600 et 2200. Un travail dans la région du golfe augmentera vos revenus de façon à atteindre les 3000$ par mois, un nombre qui peut même s’élever jusqu’ à 8000 $ par mois avec le temps et l’expérience. Des revenus en cascade et un travail excitant on ne peut pas rêver mieux. Pas trop mal pour un travail de coloriage, pas vrai ?
Dorénavant, mieux vaudrait y penser 2 fois avant de critiquer une oeuvre d’art, car la passion, la persévérance et le génie créatif dans lequel un artiste puise ses ressources pour réaliser son travail est simplement épatant...

Randa Ossman